|
À paraître...
|
Le roman de Mara,
une enfant qui grandit et découvre le monde, était
à l'état d'ébauche depuis de
très nombreuses années. Il faut laisser reposer
la matière pour qu'elle se clarifie...
|
|
Le
roman de Mara
(Tarabuste, janv. 2024)
|
Détournez-vous ! Baissez les yeux !
si
beau
le monde
qu’on ne peut le fixer
sinon
d’un œil dans la fente d’un mur
que
les mots
d’ici infirmes
ne savent le saisir
sinon dans une brève
étreinte
|
Ces
impromptus, fruits de peu d’années, sont tirés d’un vieux carnet, où dorment
quelques notes de voyages, et de recueils de bribes écartées de mes livres....
|
|
Les bains-douches de la rue Philonarde
(Obsidiane, oct. 2024)
|
Procession vers l’ancien musée de l’athéisme
pèlerins polonais à genoux dans la rue
sous une vierge noire en habits d’argent
des églises partout repeintes de frais
en gâteaux bavarois & moi aussi je loue
ce qui
n’existe pas dulcedo et spes
dernier jour déjà loin de Vilnius
|
... et dans l'atelier
|
Une variation sur Phèdre : dans le
Grésivaudan,
pays de litiges et de papeteries, et sous l'Occupation.
|
|
Maria-Lach
Théâtre
|
Dans la pénombre d’un porche un fantôme. fille
des rues, dévisageant les passants. ses yeux charbonnent dans la
pénombre. une lueur parfois y fulgure. toi qui verse goutte à goutte le
désir
dans les yeux.
ou bien pleure-t-elle ? l’enseigne du Θ
Ε Σ la bleuit à intervalles, puis rien que la braise
de sa
cigarette. tout à coup, une ampoule s’allume sous le porche,
comme si
un dieu entrait en scène. un jeune homme, cheveux
bouclés, jean
moulant, mauvais genre. l’héroïne titube. son rire muet. la
cigarette à
ses pieds rougeoie. elle est dans ses bras, on ne voit plus que son
visage adolescent posé sur l’épaule du garçon. ses
lèvres bougent, une
plaie rouge. elle parle sans voix, non à celui qu’elle aime,
mais aux
passants, à la rue, à la ville entière, comme ces
comédiennes sur le
bord de l’estrade apostrophant les ombres entassées au parterre.
l’ampoule s’est éteinte. le garçon souffre, serré
contre elle, sa main
glisse. elle rit, un rire pénible, silencieux, figé dans
le masque, qui
suffirait à vous dégoûter de l’amour. il faut en
être bien frustré pour
que cette triste apparition semble un éden. le feu ni les étoiles n’ont trait
si
brûlant.
|
Ce devait être un
recueil pour les
enfants ‒ peut-être en reste-t-il quelque chose ‒ et
puisqu’il n’est pas, pour eux, de poésie
sans
mesure, des manières de sonnets. Votre
âme,
disait l’autre, est
un paysage choisi. La mienne, près de la petite
Romane, est une volière.
|
|
Romane
aux oiseaux
Poèmes
|
Pensant à Guillaume c’est Lou que je vois
Son visage sa gorge ses hanches son
Qui sait qui va me lire un gamin égaré
Qui courra se déniaiser chez Kostrowitsky
Pensant à Guillaume je vois long
et
souple
Cet oiseau infirme engendré à la Chine
Qui ne peut seul hanter le ciel et veut
Une compagne
incessamment pihis
pihis
Toi qu’un destin railleur n’a nanti que
d’une aile...
|
Il s'agit de la suite de L'Oca
nera : des récits mêlés sur le Vercors, sur la fin de la vie
de Simone Waro, ci-devant Mireille
Provence, et sur le mystérieux Oberland.
|
|
Aamon
Roman
|
À Mauzac, Simone fait la connaissance d’une autre
espionne qui jouit d’un grand prestige auprès des prisonnières, et même
des gardiens, pour avoir été la maîtresse de Mussolini. Le greffe l’a
enregistrée sous le nom Madeleine Jeanne Corabœuf, mais ce bœuf
la révulse et, au contraire de l’espionne du Vercors, elle exige de ses
consœurs qu’on lui rende son nom de gloire, Magda Fontanges. Durant les
promenades, elle fait salon, une nuée de femmes autour d’elle, comme
des mouches attirées par la goutte de parfum déposée sur ses tempes (Joy,
de Jean Patou : un an de son pécule n’y suffirait pas ; comment se
l’est-elle procuré ?), les moucheronnes les plus acharnées à la suivre,
vives et vibrionnantes, plus échauffées que les vieilles mouches à
bœuf, qui la soupçonnent d’affabuler. Ce n’est qu’un effet de sa
désinvolture ; elle se raconte à la diable, produisant sa vie au gré de
l’humeur, par fragments incohérents, mêlant les facéties de Fernandel,
les trois poules de Mussolini et les lits de luxe peuplés de malfrats,
digne de plusieurs vies simultanées, comme Padre Pio l’ubiquiste, en y
laissant par malice, ou par indifférence, bailler des silences que son
crédule auditoire imagine cacher d’indicibles turpitudes...
|
Cela aurait pu être Les
Indes ou Les Bains-Douches de la
rue
Philonarde. Il y sera question du monde et du
théâtre, de la ville et du
désert, de l'amour et de la solitude, de la musique et du
silence...
|
|
Les
Météores
Poèmes
|
...
Une page par jour
Se hâtant vers l’ultime syllabe Sans un regard
Vers le ciel glacé qui perce la lucarne
Et retient le corps de se corrompre Les toits nus
Les collines sous la neige comme perdrix tachées
Poursuivant une clarté fugitive Espérer
Et lutter contre la mort avec des mots qui laissent
Tout l’être douloureux...
|
Haut de page
|