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Les nuits de Turin (2)
Seul face au miroir au fond du Tre Galli
Un théâtre d’ombres spectacle
De la vie illusoire quel est ce spectre
Qui songe sans me voir l’œil fuyant
Où parfois une flamme mobile
Compose une âme flottant dans un halo
Comme dans l’ovale de ces panneaux peints
Légers simulacres sans figure et sans nom
Où sous la guillotine d’un col dur
Des passions oubliées bouillonnent encore
Si vives qu’il suffit d’y passer la tête
Pour être délivré de ses humeurs mesquines
Quatre ans tour à tour aux tables de Turin
Tant de fabuleux personnages invités
Par le hasard des fenêtres sur le Pô
Au quadrilatère romain que je doute
D’avoir été autre étreignant dans la nuit
En contrebande des bonheurs foudroyants
Ou buvant au fond de l’ombreux Nebbiolo
Des chagrins incurables poignants à fendre l’os
Qu’aucun de ces orgueilleux jamais
Au temps de sa force n’a pu tels éprouver…
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