|
|||
|
Confus ce soir. étourdi par le long voyage. un simple d’esprit au pied d’une icône – Anne Brochet, front pur, passion dévorante : Jeanne au bûcher… s’efforcer d’être encore, les yeux perdus dans le reflet des vitres, où le monde se dévide par saccades. des filles chimériques. des envols d’oiseaux. d’étranges machines. un coin de bistrot vaut le Passage des Panoramas. agitant par instinct le stylo à poussoir. des gribouillis sur un quart de feuille, des mots indéchiffrables. bricoler des poèmes, quand tout court à sa fin ? on m’épie à genoux (o, si c’était Anne Brochet !) : un aveugle m’invente. me compose des hasards de l’instant. un guéridon, un portrait au noir luisant dans la pénombre, un verre de gewurztraminer. assis dans les ors et les pourpres. dévisageant le vide. comptant les déclics de l’appareil. combien, pour me rendre à la vie ? combien, pour Anne Brochet ? non pas naturelle, mais évidente. vérité sans intention : beauté libre – ce qu’à nos bégaiements est la grande forme lyrique. concurrence déloyale… nous qui peinons pour un mot, pour une image. la mémoire de l’appareil est pleine. le jour penche. un peu de nacre au fond du verre. à présent je peux vieillir.
Haut de page |