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De temps
à autre, Le Monde des Livres rend compte
de la poésie
dans une notule où 2 ou 3 vers de quelques recueils
récents
sont « tressés
»
pour « composer
un tout nouveau poème »...
(sic)
Fosse commune
Vite la place manque dix
lignes baste
Pour ces joueurs de tibia assidus sectateurs
De l’éternité tant d’autres
s’impatientent
Qui n’ont que l’instant pour
exister vite
L’un sur l’autre entassés comme au fond
d’une tombe
Leur nom seulement et deux vers titulus
À la hâte au
dessus et pour apaiser
Leur ombre irritée une larme en libation
D’hydromel
toute la secte en vrac
Même trou même linceul où se
mêlent
Au hasard sages et fous qu’importe
Si peu distincts déjà si étrangers au
monde
Leurs os enchevêtrés dans la terre commune
Où finissent vagabonds et cholériques
Leur nom un instant entre deux tibias
Puis même
plus
oubliés
vite
Place aux ogres de l’instant
Gérard
Cartier, juin 2013
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