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Présentation de l'éditeur

Le voyage intérieur

(Flammarion, oct. 2023)

Voyage virtuel

Voyages virtuels



Les enfants de la IIIe République ont appris à lire dans Le Tour de la France par deux Enfants, le manuel d’Augustine Fouillée, alias G. Bruno. On y voit deux orphelins lorrains passer clandestinement la frontière de l'Empire (Alsace et Lorraine étaient alors allemands) et faire le tour du pays perdu à la recherche de leur famille, prétexte à un cours global de géographie, d’Histoire, d’économie, d’Histoire naturelle, de Littérature et de morale. Près d’un siècle et demi plus tard, dans le contexte des débats sur « l’identité française », l’écrivain et géographe Jean-Christophe Bailly publiait Le Dépaysement, un recueil de récits qui avait pour but de faire le portrait de notre pays. Il y prélevait des éclats de réalité qui en montraient la très grande diversité, irréductible à toute mythologie.

Le Voyage intérieur, qui s'inspire librement de ces deux exemples, s'inscrit dans la France contemporaine. Le voyage commence à Phalsbourg, le village lorrain d’où sont partis les deux enfants de G. Bruno, et se développe en une triple spirale qui aboutit à Paris, place du Châtelet, au Zimmer, sous le portrait d’Anne Brochet. Entre-temps, on aura traversé la plupart des régions françaises et fait quelques incursions dans les pays limitrophes (un pays est aussi fait de ses voisinages), occasions de poèmes en langue étrangère – certaines langues intérieures sont aussi évoquées, francique, arpitan, provençal, basque, etc., arabe, argot et même braille… en une tentative de restitution totale, en 365 poèmes, de la réalité de notre pays.

Outre en lisant le livre (Flammarion, oct. 2023), on peut faire le Voyage virtuellement, à partir de l’itinéraire (en parcourant le sommaire du livre) ou à partir des photos aériennes de Google Earth (les poèmes s’affichent en cliquant sur les lieux repérés sur la carte)  – ou encore en feuilletant le manuscrit par Calameo.


Extraits



Une thébaïde (Arraye-et-Han)

Hameau de Han           comme Françoise           moins l’accent           10 ans après J-C           BAILLY           boucle d’eau verte           où n’atteint pas le siècle           aux anneaux paresseux           d’où naguère           un enfant cocardier           aux temps misérables           cousin des 2 orphelins          pouvait lapider le Kaiser           on s’imagine           réfugié là           au bout de l’âge           dévisageant le courant           Thèbes-sur-Seille


Une barque au milieu des eaux           transcrivant le monde           sandres et perches           guêpiers dans les joncs           sur la rive           une maison de bardeaux           et un ressaut d’herbe           tombe vide           le nom au couteau           sur un pieu créosoté           de celle           qui me fut chère           ni musique ni           aucune image           sinon           entre la Vulgate et les nostalgies           de l’ami Jean-Jacques           un petit portrait           en profil perdu

(48°49'40,6"N - 6°19'25,8"E)


Faits divers (Lépanges)

Cassine à l’orée d’un bois        silencieuse
on imagine        vie de misère sans enfants
et des haines cachées rancissant sous la pierre
un jour        en médaillon d’un fait divers

qu’on rêve au Bar de l’Est le front sur la vitre
Vosges matin plié dans la poche en 8
épiant un village quiet qui fut autrefois
abominablement         sur la Vologne

sous la géographie ostensible une autre
non cartographiée par Vidal et Lablache
que disent secrètement villes et rivières
par suggestion         liant dans l’épouvante

Landru à Gambais à Auxerre Émile
Louis à l’Est parisien Guy George à Ville
neuve-sur-Yonne Petiot à Montmartre
Thierry Paulin         et ici         anonyme

une croix noire sur la carte des Vosges

(48°10'20,4"N - 6°40'17,4"E)


Jardins ouvriers (Saint-Étienne)

Butte du cimetière           striée par les lignes de niveau           tôles tuiles bardeaux           fichés dans la terre noire           ziggurat affaissée           à mi-pente un cabanon           tonneau de zinc           pour les pluies           et tonnelle           fragile paradis           là           radio ni téléphone           robinsonner           guêpes et oiseaux           parfois           une amie de passage           et le soir           une chaise au couchant           où boire           en regardant s’effacer           le nouveau monde           sans regret


Là           maître des règnes inanimés           étiquetés dans des carrés de planches           comme           aux pages colorées des manuels           épinards           choux frisés           courges en automne           o           une à une           les 4 saisons           cardons argentés           serrés dans leurs voiles           procession           de nonnes hivernales           et des vanités           tomates blètes           hérisson mort           roses fanées           …

(45°26'41,4"N - 4°23'40,6"E)


i.m. Paul Claudel (Brangues)

Pont arqué           peint de sang
                      caillé           bambous de thé
           âtre           froissés           pour qui
                                 ces 1.000 épées           où
                      demeurer           à souffrir

lanterne folle           éteinte
                      à jamais           pierre soluble
           le dragon           dans sa niche           quintuple
                                 endormi           ne le ré
                      veillez pas           impitoyable

non les mots           orgueilleux
                      sur la pierre           morts avec
           corps           et semence           non
                                 l’Isère           mais plus loin
                      à présent           que la Chine

poignante           voix de cendre
                      dans la nuit           celle
           Isé           qui était toutes joies           peu
                                 de nuits           et toutes
                      les douleurs           longtemps…

(45°41'55,5"N - 5°31'21"E)


Les mystères de Chambéry

Ce général dressé au sommet d’un palmier
planté sur le dos de 4 éléphants
cul à cul la trompe crachant l’eau ancêtres
de l’animal spirituel des Cigares
du Pharaon        assez satisfait de lui-même
face à la longue rue qui porte son nom
portiques turinois cachant des mystères
librairie du vieux temps salon de chocolat
du Fidèle berger sombre plancher aux rats
de Maman de Warens        et barrissant sous la bise
un troupeau d’éléphants autre maire
autres chimères remplaçant les moustaches
de Plekszy-Gladz        Boigne donc dans les palmes
héros lui-aussi d’aventures inouïes
général des armées du Maharadja
de Rawhajpoutalah réchappé par mystère
aux guerres aux jalousies et au terrible suc
de radjaïdjah qui rend fou        mais non
à cette folie ordinaire qui saisit les hommes
trop heureux en affaires        le juchant enfin
parmi ces montagnes que pauvre et borgne
il avait fui        au sommet d’un palmier

(45°33’59,7"N - 5°55’22,2"E)


De l’odrre (LPSC, Gelnrobe)

L’œil qui amie l’odrre et cihrét la baetué
l’œil n’éelple pas les mtos dit dnas sa lugane
un porssefuer en tgoe et bnoent craré
d’un cuop d’alie il cruot de la lterte iliantie
à la drèrenie snas sucoi que le retse
siot rnagé ou stori en varc d’un cnerot
car l’episrt haimun ctete macnihe mlole
de Trunig dhifcérfe en un ciln d’œil
le hopirgyléhe        aisni de l’uvneris
diérct par la pshuiqye saqutobmiue
et la coliosgome        coahs de pricatules
           cunahce en gruree cnorte toetus
où l’œil partunot lit un orrde amadirble
la curelvhee réndapue dnas la niut
de Bénicrée        et la batueé ponatigne
d’une masîterse        vonalt des yuex aux senis
           et au pli de la hhnace        snas vior
le cohas qui la cmosope

(45°12'23,4"N - 5°41'55,9"E)


Le temps des cerises (Le Sappey-en-Chartreuse)

Au mur        calligraphiée par les araignées
l’ardoise des noces        auberge de campagne
où des banquets interdits se poursuivent
longue table encombrée de bouteilles PICON
BYRRH        30 convives en habits sépia
dans l’éclair du magnésium prenant la pose
           et au petit bout près de la cheminée
parmi les enfants empesés        un garçon
en robe blanche qui fait le mariolle        tandis
que les parents attaquent        galantine escargots
financière grenouilles coquelet haricots
fromages savarin arche de fruits        menu
solennel        et des blancs là-dessus des Beaume
de Venise des liqueurs pour éclaircir la voix
les hommes en fête        et gai rossignol
rendus à leurs 20 ans        les femmes dégrafées
riant modestement        la folie en tête
jusqu’à la nuit        où tout s’évanouit        table
et convives        dissipés dans les reflets
des vitres poussiéreuses

(45°15'32,2"N - 5°46'43,2"E)


La tempête (Saint-Raphaël)

Je remâchais des vers anciens        enfoui
comme un faune au milieu des arbres
habitarunt di quoque silvas        aux jardins
de Santa Lucia        au fond entre les palmes
          la mer de Portus Agathonis
quand l’Arcadie soudain s’efface        un nom
bruisse à l’oreillette        jadis enchanteur
Lampedusa        m’arrachant à mes églogues
et des nombres        80 dans un crachotement
          puis 12        dans la nuit péris en mer
les nombres ingrats qui mesurent le monde
presque inaudibles        sans nom sans visage
abandonnés au milieu des tempêtes
          vergogna !         bateau-épave
                      55 miles au large de l’île
fuyant des pays brûlés        les mots gracieux
           et désuets mentaient        trahit
sua quemque voluptas        non le plaisir
nous entraîne        mais au prix de se perdre
passe-temps des ondes        la nécessité

(43°24'34"N - 6°47’21"E)


Les larmes d'Arthur (Marseille)

Longue façade à moucharabiehs est-ce
la Conception        où sont les sœurs où la salle
des officiers        et idiot sur sa chaise paillée
10 francs par jour docteur compris
ce qu’il restait de RBD        le genou
qui criait à coups de marteau le clou incarné
          un coup de scie l'en a délivré
sa jambe au firmament avec la main de Blaise
                    et la chevelure de Bérénice
une constellation en cucurbitacée        sa vie
est passée        l’aventure une jambe vernie
sur quoi vaciller enflammée dans l'étoupe
et le bras scié        pleurant les cavalcades
          dans les monts du désert harari
en larmes tout l’été s’ossifiant peu à peu
cœur et viscères et de longues visions Djami
lots de dents un corbeau sur son lit        misère
on s’enfuit        à défaut de palme en mémoire
de la cour des officiers 125 grammes
à la brûlerie        de café du Harar

(43°17'24,9"N - 5°23'46,2"E)


Les eaux (Aix-en-Provence)

Les vertus des eaux des Thermes de Sextius
que 20 siècles louent        venustas mulieri
Priapus viro        par pudeur Augustine
n’en dit mot        qu’en dirais-je moi-même
qui fuis comme la peste l’eau        et ne sais
à la beauté        qu’une forme en sommeil
quant à Priape        qu’on m’épargne l’éloge
de ce dieu ingrat        vae

(43°31'52,8"N - 5°26'37,3"E)


Le Tour de France (Le Puy-de-Dôme)

Lutte à mort sous la citadelle
prodigieux héroïques Hector et Achille
sur la télé noir et blanc des voisins
qui disparaîtront un jour mystérieusement
enfuis en Israël dit la vox populi
tous les nerfs tendus pour aider mon poulain
souffrant autant que lui sur la banquette en skaï
jusqu’à ce qu’enfin        alléluia
il s’envole        mais l’autre à Paris arrogant
le regard extatique        drogué bien sûr
brandit les glaïeuls pour l’éternité
première expérience de l’injustice
d’où naquit tout de fil en aiguille
ce qui s’ensuivit        l’obstination
plutôt que le génie le parti des faibles
la Palestine        et les longues laisses
de l’épopée

(45°46'17,2"N - 2°57'43,3"E)


Kiosque à musique (Charleville-Mézières)

Pour se plaire ici il faudrait être un autre
Guy GOFFETTE en voisin qui vous trousserait
un sonnet au galop ou Alain BORER
j’ai le sang trop tiède et mal arthurisé
pas un frisson en voyant dans le square
le kiosque inchangé d’À la musique Charles
town c’est Lisieux images pieuses cartes
postales tourniquant au vent des Ardennes
et sur un piédestal ce vagabond
revenu au dernier jour comme le Christ
car nul n’échappe au lieu de sa naissance
amputé des 2 jambes supplice chinois
l’oracle enfoncé dans sa gorge d’airain
son regard glacé perdu dans les arbres
cherchant peut-être        Guy aide-moi ou Alain
dans l’incendie de l’automne ardennais
le soleil éthiopien         et autour immobile
la campagne oublieuse        d’où le siècle
a banni toute énigme

(49°46'5"N - 4°43'27,9"E)


Mireille Provence (Noisy-le-Sec)

Ce petit pavillon au bout d’une impasse
murs cendreux sous l’A3 rideaux gris pas même
sous une herse un peu de terre où poindrait
l’épée bleue des iris        cette maison pénible
je la reconnais        l’asile improvisé
           au fond d’une banlieue perdue
de l’espionne du Vercors        où un jour
rentrant bredouille des Archives        dossiers
disparus        je l’ai cloîtrée rageusement
vengeance tardive        grise et noueuse
           vie solitaire        un chat malingre
la radio tout le jour nasillant en sourdine
pour tenter de s’oublier        où la longue aiguille
du malheur s’enfonce        et je reste incrédule
à épier ces lieux enfantés par un rêve
avant de fuir le long de l’autoroute
titubant dans les ornières        sans voir
           de la banlieue rien        l’esprit
obscurci        emporté par mon roman
Mireille sept-épées

(48°53'13,5"N - 2°28'22,6"E)



Et aussi les versions initiales de :

La dernière bande (Espace Roseau - Avignon)
(Livre pauvre avec Sylvie Cartier)

La science de l'air (Clermont-Ferrand)
(Livre pauvre avec Sylvie Cartier)

L'adieu à Gagarine (Ivry-sur-Seine)
(Catalogue d'art plastique)

Anne B. (Au Zimmer - Paris)

(Rencontre photographique avec Alain Barbero)

Critiques

« Poésie polymorphe, où alternent Anciens et Modernes, poèmes en prose et alexandrins, tout à la fois visuelle et sonore, la poésie chez Gérard Cartier est indissociable du goût des mots, puisés à la source de tous les registres de langue, dans les domaines très diversifiés liés à ses centres d’intérêt ainsi qu’à ses découvertes régionales : sidérurgie géologie astronomie horlogerie sériculture vin moutarde chemins de fer… et musées… Son recueil se parcourt de l’intérieur, comme un véritable cabinet de curiosités, caverne d’Ali Baba néanmoins très structurée. [...] Reste le recueil et son extraordinaire richesse. Reste le voyage vers l'intime. Magnifique et bouleversant voyage... »     Angèle Paoli (Terres de Femmes - avril 2024)

 

« Trop souvent des livres nous donnent le sentiment d'être enfermé dans un cagibi. Le soi y est envahissant, le monde absent. Lire Le Voyage intérieur a quelques chose d'enthousiasmant. (...) L'une des raisons pour lesquelles on aimera ce livre est que le savoir y est saveur. Il est multiple, encyclopédique, et on sent que la curiosité de Gérard Cartier est sans limite. Sciences naturelles, technique et industrie, langues vivantes (...), Histoire et géographie, tout est là dans ce recueil, d'un poème l'autre. (...)  Et ce dépôt de savoirs l'est aussi de techniques : collages, énumérations, instantanés, "albums de photographies verbales", le livre déploie toutes les formes. (...) Derrière, il y a le passé, les massacres de 14, les massacres des années quarante, un Oradour à Villeneuve-d'Ascq, le maquis du Vercors, et le camp de Gurs, la maison d'Izieu. Le présent, certes moins douloureux, n'est pas plus réjouissant... »     Norbert Czarny (Europe n°1139 - mars 2024)

 

« Le voyage en France n’est pas l’apanage d’Hugo ou de Stendhal, et les contemporains s’y prêtent aussi. « Noter, photographier, interpréter, s’incarner » : ce sont les mots de Cartier dans son « Art poétique ». Dans « l’apostille » qui éclaire rétrospectivement le recueil, il dit emprunter autant à « la documentation » qu’au « travail sur le motif », proche en ce sens de Cendrars. [...] Pourquoi est-il intérieur au fond, ce voyage ? Cartier écrit son « Testament » en publiant ce beau texte qui se charge de quelque chose de mélancolique : « croyant faire le portrait de la France / n’ai-je fait que le mien ajoutant / tête folle un livre à la Babel des livres / sans peut-être avoir écrit un seul poème /nécessaire... »     Norbert Czarny (L'école des Lettres n°3 - mars 2024)

 

« Ingénieur de formation, le poète Gérard Cartier, qui a exercé son métier sur de gros chantiers [...], ne saurait séparer une méthodologie propre à la science de sa conception de la poésie, ce qui donne à son écriture une profonde originalité. Le voyage intérieur l’illustre une fois de plus et se révèle difficilement classable, même s’il s’inspire, par certains aspects, de la poésie documentaire de Blaise Cendrars et du Dépaysement de Jean-Christophe Bailly. [...] Tout peut devenir poème pour Gérard Cartier. Que ce soit le motif ou la forme, Le voyage intérieur le démontre à merveille. Il intègre à ses vers des chiffres, des mots étrangers, des définitions, et il les fait chanter en une harmonie étrange et inimitable. ... »     Alain Roussel (En attendant Nadeau - 21 déc. 2023) (Repris sur À la littérature, 2 janv. 2024)

 

...« Même s’il part souvent de petits riens, Le Voyage intérieur est un projet ambitieux. Gérard Cartier cite, parmi ses libres inspirations, Le Dépaysement de Jean-Christophe Bailly. « Le sujet de ce livre est la France » : une suite d’étapes où collecter le visible comme l’invisible ; l’inattendu comme ce qui perdure [...] Une grande variété de formes, où quelques constantes font retour. Et, coïncidant avec ce portrait de la France, comme un autoportrait dans le temps et dans l’espace : souvenirs et prospection... »     Christian Rosset (Diacritik - 15 nov. 2023)


 

...Une Franciade comme il dit, du pays ordinaire. Pas si ordinaire que cela quand même sous la plume d’un poète chez lequel mémoires, cultures, engagements – je mets volontiers tous ces termes au pluriel – composent une sensibilité à la fois curieuse et labile en résonance avec l’immense diversité des choses. Jusque dans leur absence. [...] C’est sa façon à lui de répondre au chaos qui compose le monde. Lui qui sait mieux que beaucoup combien l’ordre admirable qu’en redessine l’œil sous la conduite de l’esprit n’est qu’une illusion de nos sens. Une illusion, mais la seule pourtant qui nous permet, vitale, d’habiter... »     Georges Guillain (Les Découvreurs - 8 nov. 2023)


 

...En train de lire le formidable Voyage intérieur de Gérard Cartier. On s’enfonce dans ce voyage en France – qui est aussi une aventure dans les formes du poème – avec de plus en plus de plaisir au fil des pages et des liens qui se tissent entre les motifs, les registres, les formes. ...] Chaque pièce de forme différente se joint aux autres, dans un puzzle composant un portrait amusé et affectueux de la France ancienne et contemporaine –  portrait nécessairement incomplet, en droit infini, et en tout cas caractérisé par une ambition d’autant plus touchante qu’elle s’ancre dans une humilité extrême... »     Pierre Vinclair (Facebook - 5 nov. 2023)


 

...Des échos littéraires et historiques se mêlent à la vie quotidienne, aux paysages urbains et à leurs mutations.Nous sommes pour autant très éloignés d'un reportage. S'y substitue une plongée attentive dans la mémoire des lieux traversés. Ainsi et par exemple : « L'auberge de campagne où des banquets de spectres se poursuivent... »     Jean-Paul Gavard-Perret (Le salon littéraire de Lintern@aute - 17 oct. 2023)


 

Beaucoup aimé aussi les poèmes donnés à la revue par Gérard Cartier, pièces d’un grand projet semble-t-il, donc j’ai lu quelques extraits sur les réseaux sociaux, Le Voyage intérieur. Une série de poèmes dédiés à un lieu (identifié par ses coordonnées géographiques). Je retiens cela, qui sans doute éclaire bien le projet : « il n’est / d’autre géographie que celle sensitive / que l’on porte avec soi      d’autre voyage / qu’intérieur       connaissance naturelle » (Revue * 2021, p. 160) (...) Le voyage intérieur du poète, nourri de voyages réels et de beaucoup de récits de voyage vient ainsi susciter le voyage intérieur du lecteur.      Florence Trocmé (Le flotoir - 23 août 2021 - Présentation & extraits sur Poezibao)

 

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