|
À paraître...
|
Un
premier état de ce texte d'humeur contre l'invasion du globish, La langue est un combat (ou De la
servitude volontaire...), a été
publié dans la Guillotine de la 23e Secousse. À paraître
(Obsidiane, 2019).
|
|
Du volapük
ou
Le perroquet aztèque
(Obsidiane oct. 2019)
|
Il
ne restera bientôt plus que les amateurs de pétanque pour s’exprimer en
français.
À moins que soucieux de donner à la discipline une extension mondiale
(...) et, suprême consécration,
d’en faire un sport olympique, à moins, donc, qu’un coach
avant-gardiste
ne décide de passer brusquement de Pagnol à Peter Mayle en épiçant
d’anglais la
communication de la FFPJP (Fédération française de pétanque et de jeu
provençal). Et l’on verra alors, sur les esplanades du Midi, des petits
vieux
en espadrilles et panama s’apostropher sous les platanes dans une
langue qu’on
ne comprendra plus : « Hey, fool ! Tu shootes ou tu
rolles ? Hiiiiit ! ils vont la kisser, la Meetoo ! »...
|
... et dans l'atelier
|
Ce carnet abrite le journal d'écriture de L'Oca nera.
|
|
Le carnet à
spirale
Journal de L'Oca nera
|
9 mars 2012. Turin, la ville aux trois visages :
la capitale de Victor-Emmanuel, la cité métaphysique de Chirico, la
sombre mégapole de la FIAT. Lui donner un centre secret. Parmi tant de
lieux propices qu’elle ne dévoile qu’aux flâneurs, aucun plus prompt à
animer l’esprit que la serre de la Galerie Subalpine qui, de l’angle
des portiques de Piazza Castello, conduit à la petite place pavée où se
dresse la statue équestre de Charles-Albert – là même où un soir
d’hiver, posant sa joue sur celle d’une jument ignoblement fouettée,
mêlant ses larmes à celles de la bête, Nietzsche a perdu la raison.
Tout pourrait commencer là. Au cinéma Romano.
Ou dans le cénotaphe de la Confetteria
Baratti & Milano p. t. E. Ou dans la librairie du juif.
|
Une variation sur Phèdre : dans le Grésivaudan,
pays de litiges et de papeteries, et sous l'Occupation.
|
|
Maria-Lach
Théâtre
|
Dans la pénombre d’un porche un fantôme. fille
des rues, dévisageant les passants. ses yeux charbonnent dans la
pénombre. une lueur parfois y fulgure. toi qui verse goutte à goutte le désir
dans les yeux.
ou bien pleure-t-elle ? l’enseigne du Θ
Ε Σ la bleuit à intervalles, puis rien que la braise de sa
cigarette. tout à coup, une ampoule s’allume sous le porche, comme si
un dieu entrait en scène. un jeune homme, cheveux bouclés, jean
moulant, mauvais genre. l’héroïne titube. son rire muet. la cigarette à
ses pieds rougeoie. elle est dans ses bras, on ne voit plus que son
visage adolescent posé sur l’épaule du garçon. ses lèvres bougent, une
plaie rouge. elle parle sans voix, non à celui qu’elle aime, mais aux
passants, à la rue, à la ville entière, comme ces comédiennes sur le
bord de l’estrade apostrophant les ombres entassées au parterre.
l’ampoule s’est éteinte. le garçon souffre, serré contre elle, sa main
glisse. elle rit, un rire pénible, silencieux, figé dans le masque, qui
suffirait à vous dégoûter de l’amour. il faut en être bien frustré pour
que cette triste apparition semble un éden. le feu ni les étoiles n’ont trait si
brûlant.
|
Le roman de Mara,
une enfant qui grandit et découvre le monde, est un recueil
à l'état d'ébauche depuis de
très nombreuses années. Il faut laisser reposer
la matière pour qu'elle se clarifie...
|
|
Le
roman de Mara
|
Détournez-vous ! Baissez les yeux !
si
beau
le monde
qu’on ne peut le fixer
sinon
d’un œil dans la fente d’un mur
que
les mots
d’ici vent flottant
ne savent le saisir
sinon dans une brève
étreinte...
|
Ce devait être un
recueil pour les
enfants ‒ peut-être en reste-t-il quelque chose ‒ et
puisqu’il n’est pas, pour eux, de poésie
sans
mesure, des manières de sonnets. Votre
âme,
disait l’autre, est
un paysage choisi. La mienne, près de la petite
Romane, est une volière.
|
|
Romane
aux oiseaux
|
Pensant à Guillaume c’est Lou que je vois
Son visage sa gorge ses hanches son
Qui sait qui va me lire un gamin égaré
Qui courra se déniaiser chez Kostrowitsky
Pensant à Guillaume je vois long et
souple
Cet oiseau infirme engendré à la Chine
Qui ne peut seul hanter le ciel et veut
Une compagne
incessamment pihis
pihis
Toi qu’un destin railleur n’a nanti que
d’une aile...
|
Voilà un recueil qui s'est écrit en partie tout
seul : de bribes, de reliquats de L'Oca
nera. Et qui se développe « dans
l’embarras des formes brèves » (Henri Deluy).
|
|
Passion
posthume
|
Via Appia • seuls vivants entre les nécropoles
3 buveurs dans le marbre nous invitent
est-ce poison ou malvoisie • le pied
bute sur le seuil • la nuit nous couvre • chambre
nue • hôtel Cancelli Rossi • le râle au loin
des long-courriers • embrassés • comme ivres
entre les nuages •
|
Cela aurait pu être Les
Indes ou Les Bains-Douches de la
rue
Philonarde. Il y sera question du monde et du
théâtre, de la ville et du
désert, de l'amour et de la solitude, de la musique et du silence...
|
|
Les
Météores
|
...
Une page par jour
Se hâtant vers l’ultime syllabe Sans un regard
Vers le ciel glacé qui perce la lucarne
Et retient le corps de se corrompre Les toits nus
Les collines sous la neige comme perdrix tachées
Poursuivant une clarté fugitive Espérer
Et lutter contre la mort avec des mots qui laissent
Tout l’être douloureux...
|
Haut de page
|