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Contribution à
une anthologie
"Un poème pour Mumia"
Affidavit
Mon nom est Cartier soixante
ans ingénieur autrefois et
maintenant libre
L’œil qui loue la lumière la chair qui
tressaille je dirai ce qu’ils savent
Mumia la loi sur des tablettes d’argile Babylone le pays de
Canaan et la Pennsylvanie
Mumia satisfaire à la rage du cœur
l’œil et la dent
Mumia une chaise de bois noir garrottée de fils
torsadés un poison
Mumia par humanité on
n’écartèle plus entre quatre chevaux
Mumia l’aiguille au creux du bras où saille bleue
si bleue je défaille trop d’imagination
Mumia que je ne connais pas Abu-Jamal
Mumia seul avec soi dans un bloc de ciment attendre la mort une
étroite lumière
Mumia cette pensée toujours comme dans un désert
inéluctable trop d’imagination
Mumia dans la glace une momie chiffon huileux tendu sur un
frêle canevas
Mumia la vie déchirée tout si vite
s’efface un peu de poussière
Mumia loi mais non justice tant de sagesse inutile
Qu’on brûle ma page si j’ai menti
qu’on m’arrache la langue loi du talion
Fait ce 11 mars à L’Étang 246 ans
après Beccaria
Gérard Cartier, 11 mars
2010
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